"Les visages, les corps que je peins, que je sculpte,

ne sont fait que de sentiments et de ressentiments,

je les caresse, je les maltraite, je les travaille… presque jusqu’à l’étouffement.
Et c’est dans ce silence que mes œuvres parlent, s’expriment,

se laissent aller dans des conversations sans fin.

Un face à face où le spectateur ne peut rester indifférent à ces expressions graves,

tourmentées ; et en même temps sereines, humbles… puis fragiles."

Le visage ovale, bien droit et les yeux fermés, une femme est assoupie ; à moins qu'elle ne pense ou médite. Il se pourrait aussi qu'elle ne soit ni de chair ni de sang, mais une icône. Depuis 2004, Jean-Baptiste Dumont a trouvé "sa madone", dit-il. Une femme tantôt jeune, tantôt vieille, une femme qui l'apaise et qu'il apaise avec des couleurs plus douces quand le noir recouvre le tableau. Le front est grand pour capter la lumière, le nez est petit et busqué, la bouche bien dessinée, ni trop lippue, ni trop charnue. Le temps l'atteint à peine. Une forme équilibrée, récurrente et persistante qui subit la fougue des coups de pinceau et les contrastes lumineux. La palette colorée est limitée pour renforcer le jeu subtil des nuances de gris. L'enjeu se situe bien là, dans cette opposition entre le noir et le blanc, deux couleurs qu'il qualifie de chaude pour la première et de froide pour la seconde. Comment réchauffer la lumière sans la condamner à l'obscurité? Comment révéler et illuminer un visage sans le noyer sous les torpeurs du noir? Comment rendre au visage sa visibilité et sa puissance sans les artifices de la couleur ou d'un expressionisme trop exacerbé ? Comment donner au visage ses traits de caractère sans user de la science physiognomonique, du registre des émotions ou de celui des sentiments?
Des couches très fines posées en lavis, de l'eau qui dilue l'huile, des chiffons qui effacent la matière débordante et encombrante, des transparences entretenues par un vernis semi mat, une matière qui s'enrichit tout en s'allégeant...la chair se disloque, se contracte, se transforme, se contorsionne, se déforme et se dissout alors que le corps prend de la consistance. La puissance de l'invariant combinée au poids et à la force de la nuance qui se répète apportent comme dans les visages de Jawlensky, les masques africains ou les icones orthodoxes, l'unicité et la singuralité. Le dessin bien maîtrisé est sous jacent, le trait à peine visible mais le geste plus violent et plus dynamique contrarie la rigueur, la frontalité et le hiératisme de la composition. Quand ce n'est plus un visage mais un nu à terre ou un buste à la tête renversée, c'est toujours un corps qui tente d'exister, sorti de nulle part, se détachant d'un fond neutre. Afin de ne pas perturber la scène, et pour éviter un pathos excessif, la couleur doit être discrète. Le rose ne doit pas être rouge, le vert doit se rapprocher de la teinte de l'oxydation. Des pigments qu'on imagine originels, ferrigineux, charbonneux, mineraux ou terreux soutiennent la recherche "existentialiste". Proche de la sculpture ou du dessin que Jean-Baptiste Dumont pratique également, la palette colorée pourrait rendre le propos sombre et ténébreux. Pourtant à l'instar de Jean Roulland à qui l'artiste est souvent comparé, c'est l'expression de la vie qui est recherchée au détriment de la représentation de la souffrance.  

Barbara Forest,
Conservatrice du Musée des Beaux-arts de Calais

2012

Derrière la dune Galerie Wagner (Le Touquet)

Lille Art FAire avec la Galerie Wagner

2011

Derrière la dune Galerie Wagner (Le Touquet)

2010
Galerie Elysées (New-York)
Festival d'Art Sacré (St-Omer)
Derrière la dune Galerie Wagner (Le Touquet)

2009
Lauréat du Trophée Alain Godon (Le Touquet)
Galerie du Baillage (Aire-sur-la-Lys)  
Musée de Gravelines

2008
Galerie Nicolas Cheval (St-Omer)

2007
Galerie des 4 Coins (Calais)
Galerie Courant d'art (calais

2006
Galerie N°9 (Boulogne-sur-Mer)
Galerie Artop (Lille)
Lauréat du salon d'art contemporain de l'Arche de la Défense

2005
Galerie Artop (lille)

2004
Galerie Artop (lille)